Hello la RSM,
quelques nouvelles de ma chute et de mes deux cotes cassées.
Bonne nouvelle, je serai au départ dans trois semaines moins un jour exactement, soit le 19/04 à 22h00.
Serais je par contre à l’arrivée 48h plus tard, objectif temps que je me suis fixé…aucune idée mais je ferai tout pour.
Le corps va bien mieux, je vous demain mon Ostéo pour une petite séance qui devrait me faire le plus grand bien.
J‘ai repris depuis mercredi dernier le HT tranquillou et depuis mardi le VTC de mon épouse afin de limiter les secousses.
Pas de soucis particulier, j’arrive à rouler en danseuse.
Je reprendrai dimanche mon vélo de route si le temps le permet pour une centaine de kms, ce qui constituera un vrai test.
Bonne soirée,
Stef
Hello la RSM,
de retour de Chantilly hier vers 23h, fatigué comme rarement.
Bilan mitigé, j’ai certes terminé l’épreuve, ce qui était mon objectif premier mais pas dans le temps imparti, à savoir 48h max, ni sur la place, à savoir dans les 10 premiers.
Au final je mets 60h58, pauses comprises pour une 14è place scratch.
Ce n’est pas si mal si on tient compte du fait que la boucle des 500 kms terminée, j’ai jeté l’éponge car je n’y étais plus du tout psychologiquement.
On a eu beaucoup, beaucoup de vent avec de très longues lignes droite à perte de vue, sans rien pour s‘abriter.
De plus, je me casse la figure à 2 kms de l’arrivée car les organisateurs ont eu la bonne idée que de nous faire passer par une allée du chateau de Chantilly comportant des sections Gravel et comme il était déjà 21h passée, je suis fatigué car je roule depuis plus de 20h avec une nuit sur le vélo.
Oui, parce que pour rappel, j’ai débuté mon aventure mercredi 19/04 à 22h30 et que j’ai quasi 510 kms au compteur.
Petit aparté à ce stade, concernant l’orientation. Je dois être mauvais car je ne compte pas le nombre de fois où je me suis trompé d’itinéraire et ce dès les dix premiers kms du parcours.
Ah j’en ai perdu de l’influx nerveux, c’est rien de le dire😡😁.
Sur la première boucle ce n’est pas moins de 10 bornes que j’ai fait en trop.
Et parfois je ne comprends pas…Je vais devoir le travailler à l’entrainement.
Donc, je n’ai pas vu une portion sablée et ma roue avant s’est plantée et je suis tombé du côté de mes cotes cassées.
Plus de peur que de mal car le sable a bien amorti la chute. Néanmoins, ma tige de selle est complètement vrillée. Pas grave, je sors ma clé allen et la remet d’aplomb mais en déchaussant
sitôt la base de vie franchie, ça bouge toujours. Je pense que mon serrage est cassé.
Je mange le kebab acheté plus tôt, me douche, me change, mange un morceau et vais me coucher pour repartit sur Lyon le lendemain, déçu mais convaincu que c’est la meilleure solution.
7h30 plus tard, soit jeudi 20/04, il est environ 7h45, j’ai dormi comme un bébé et me mettant à cogiter, je me dit que ce serait bien bête que d’en rester là car physiquement ça va, les jambes sont lourdes mais ça passe.
Oui mais mon serrage de tige de selle me direz vous? Avec la fatigue de la veille, je ne l’avais tout simplement pas correctement serré.
Branle bas de combat, je renfile une tenue de coureur cycliste, je prépare le vélo et 1h plus tard j’entame la deuxième boucle, celle des 200 kms, remis à neuf, tant physiquement que psychologiquement.
Je suis bon dernier et sur les 34 coureurs qui ont pris le départ, 10 ont déjà abandonnés, principalement à cause du vent et de la trop grande énergie dépensée et j’ai failli être le 11è☺️.
Je suis euphorique, la boucle est très agréable, les routes sont globalement en bon état, contrairement à la première boucle, n’y a pas de vent et ça change tout 👍.
Je me fais doubler par des coureurs du 500 kms, je n’essaye même pas de m’accrocher, je reste sur mon rythme. Les petites bosses se succèdent. Je vais faire plaisir à Alexis, entre autres😉, mais dans chacune des bosses j’ai passé le 34…
J‘ai repris quelques coureurs du 1000 qui eux n’ont pas fait de grasse mat 😂.
Seul bémol, une douleur au genou gauche vient ternir la fin de cette deuxième boucle.
Il est environ 17h quand j’arrive à la base de vie.
Pus question d’abandon évidemment, je reprends une douche, mange une grosse assiette de riz et prépare le vélo pour la seconde et dernière nuit, si possible sans dormir. Le corps décidera.
A noter 4 nouveaux abandons. Nous ne sommes plus que 20 en course.
Je repart à l’assaut des 300 derniers kms de l’épreuve, boucle à la fois tant attendue et redoutée par les coureurs car nous allons devoir traverser Paris.
Je décolle exactement à 18h40 avec de très bonnes sensations. Malheureusement ma douleur au genou gauche est toujours là. Je la traîne pendant un certain temps puis elle s’arrête et c’est le genou droit qui prend le relais, exactement au niveau du TFL…les coureurs connaissent.
Je pense avoir une potentielle explication: avec la chute, j’ai du remettre correctement la tige de selle et en modifier certainement sa hauteur. Avec l’accumulation des kms, mes genoux s’en s’ont plaints.
Impossible de me mettre en danseuse, c’est trop douloureux. J’appuie parfois ma main droite sur le genou, ça la calme un peu mais ce n‘est pas très pratique pour pédaler. Je tire aussi un peu plus de braquet.
Ce ne sont que des palliatifs et en dehors de souffrir en silence, il n’y a pas grand chose à faire.
Je cogite beaucoup car si je ne fais pas demie tour rapidement je vais devoir continuer jusqu’au bout et avec la douleur je ne m’en voit pas capable. J‘adore le vélo mais y’a des limites.
J‘ai au compteur près de 750 kms alors je gamberge et ça passe le temps.
Arrive une bosse de 3 kms avec une pente moyenne de 8% et des passages à 10-12%. Ne pouvant me mettre en danseuse je vis un enfer.
Au sommet je m’arrête, j’allume mes lumières, la nuit est là.
Je suis à un tournant de la course.
Je continue ou je fais demie tour? Tout en cogitant je me ravitaille.
Evidemment, vous vous doutez de la réponse. Néanmoins je prie le ciel d’avoir fait le bon choix.
Tout en poursuivant, je tombe, façon de parler😁, sur un groupe de 4 cyclistes, des gars bien sympas qui roulent sur un bon rythme. On taille le bout de gras, exercice sur lequel j’excelle😉.
J‘en oublierai presque ma douleur, d’autant que je pédale depuis un moment plus avec la pointe du pieds et que ça me soulage bien 🥳
Les kms défilent donc en bonne compagnie, les jambes tournent comme des horloges, c‘est super. Il faut dire que comme sur la boucle des 200 kms, il n’y a pas de vent et c’est génial.
Nous rentrons dans Paris vers 23h, ça circule encore bien. Je suis aux anges car deux de mes compagnons connaissent bien Paris et le circuit.
Je me laisse guider, c’est grisant. Par contre les feux rouges, une galère et je pèse mes mots.
Je ne dirai rien de plus car Alex va certainement lire ce CR 😁.
Malheureusement la Tour Eiffel était éteinte quand nous sommes passés.
Le point d‘orgue de notre passage dans la capitale est la montée sur Montmartre avec ses pavés. Mon genou a bien apprécié mais ça a été un moment de vélo très sympa.
Dans les méandres de la circulation nous perdons un coureur puis deux autres s’arrêtent pour casser la croûte. On ne se retrouve plus que deux, l’essentiel étant de ne pas être seul.
J‘au déjà passé toute ma première nuit seul, autant avoir un compagnon de fortune.
On file maintenant en direction de Versailles où nous ne verrons pas le château, on a du louper un truc 😡…Et c’est à ce moment que le collègue vient percuter une arrête de trottoir un peu trop saillante et effectue un vol plané magistral et retombe lourdement. Par miracle j’arrive à éviter sa roue avant et reste sur le vélo.
Je me dis que l’aventure va s’arrêter là pour lui mais c’est un costaud et un dur au mal et il en faut je pense une bonne dose pour se lancer sur de tels défis.
Il se relève, rien de cassė, juste une grosse contusion au genou gauche.
Son poste de pilotage est bien amoché mais il réussit à tout remettre en place et nous pouvons repartir au bout d’une vingtaine de minutes sur une toute petite allure pour nous remettre de nos émotions.
Tout va bien et peu à peu nous retrouvons notre belle allure d’avant la chute.
La douleur est toujours là mais c’est vraiment supportable.
Arrive une nouvelle montée, dans une ruelle, je mets à nouveau tout à gauche, 34-30 car un véritable mur ses dresse devant nous. Je n’ai pas le choix que de monter en danseuse…je sers les dents. Heureusement ça ne dure qu’environ 300m…OUF.
La ville est maintenant derrière nous, la température a bien baissé, nous traversons des bois et des forêts sur de petites routes. C’est un contraste saisissant après les lumières et les bruits de la ville.
Nous nous dirigeons en direction du Vexin et de sa campagne profonde.
Nous nous arrêtons pour passer en mode grand froid: J’enfile mes couvre chaussures, un sous maillot manche longue, ma veste Gore Tex et mes gants d’hiver.
Il faut dire que la température oscille entre autour des 3-4 degrés.
Ainsi couvert, je suis super bien.
Les kms défilent toujours sur un très bon rythme, alternant plat et petites montées.
Vers 4h du matin, mon compagnon décide de s’offrir un petit somme mais je n’en ai pas les moyens 😉, c’est donc seul que je continue la route.
C‘est calme, une maison de temps un temps, puis des champs, des bois et encore des champs, des vaches, un cycliste que je double au rythme d’un toutes les demies heures, la foule quoi 😁.
Ce sont des moments très particuliers ou tu peux te livrer à l’introspection voir ne pas penser du tout. De jour c’est complètement différent.
Je pédale à ce moment là dans le bonheur.
Les cents derniers kms sont là. Les jambes tournent toujours aussi bien, je suis fatigué bien sûr mais je gère.
Le jour est en train de pointer le bout de son nez et la pluie aussi. D‘abord une légère bruine puis un petit crachin et plus embêtant de grosses gouttes ensuite.
Je m’arrête pour enfiler à nouveau ma Gore Tex que j’avais enlever suite à une succession de petites bosses.
Malheureusement je ne peux la fermer car avec mes différentes couches et mon ventre bedonnant…et bien ça coince😭…faudra faire avec.
Et comme si ça ne suffisait pas, la douleur revient et pas qu’un peu. À nouveau je serre les dents en me disant que je tiens le bon bout car il ne reste plus qu’une quarantaine de bornes.
Les ennuis continuent avec ma GPS qui fait des siennes et je suis complètement paumé au milieu de nul part et pas un cycliste à l’horizon.
Je ne sais pas quelle direction prendre et j’aperçois un véhicule qui arrive, chance.
C’est un papi en Jeep, je suis à deux doigts de lui demander de mettre le vélo dans sa voiture et de me remettre dans le droit chemin car je suis trempé et frigorifié.
Ce dernier me donne des explications mais c’est compliqué et je n’arrive plus à imprimer.
Le Monsieur comprend mon désarroi et me dit de le suivre. Après deux bornes on retombe sur la route principale et sur deux cyclistes,,,YOUPI…je le remercie chaleureusement et poursuit la route avec les collègues,
Mais ces derniers sont bien trop lents pour moi et je n’arrive pas à me réchauffer.
Toujours pas de GPS donc pas le choix. Et bien sûr il pleut toujours.
Il ne reste maintenant plus que 15 kms et je perce…😡😡…je suis à deux doigts de balancer le vélo. Je .é retiens de hurler car je ne suis pas seul.
Les deux cyclistes filent car ils ne veulent pas attraper froid. Pour moi c’est déjà bien trop tard.
Etant en tubeless, je n’ai jamais crevé, j’ai la théorie et je vais pouvoir mettre en pratique.
Heureusement je suis en ville, devant un magasin d’alimentation.
Impossible d’enlever le tubeless, je n’ai pas assez de force dans les doigts.
Un cycliste passe, je l’appelle, il s’arrête, c’est un des gars avec lesquels j’avais roulé dans Paris. Plus doué que moi, c’est pas bien compliqué, il parvient aisément à enlever le tubeless.
Il repart aussitôt. Il ne reste plus qu’à enlever là valve mais elle est bien collée cette salope, pardon, je suis dans un état de nerf que vous ne pouvez même pas imaginer.
Je demande au gars du magasin une pince pour pouvoir la sortir. il n’a rien mais un client oui.
Je peux mettre ma chambre à air et remettre correctement le tubeless.
Petite précision, bien évidemment, le préventif n’a pas marché…
Quand j’ai vu que le tubeless se gonflait, j’en aurais pleuré de bonheur mais je n’avais pas de larmes.
Je peux repartir, un coureur arrive avec un GPS qui fonctionne, c’est un coureur du 300 kms, il est cuit cuit cuit et malgré la couverture de survie que j’ai réussie à glisser dans ma veste, je suis frigorifié. Tu parles, j’ai mis quarante minutes pour réparer.
Pas le choix, je dois le suivre, on discute un peu, je ne comprends pas tout ce qu’il dit et dès que j’aperçois un panneau Chantilly, il reste 10 kms, j’accélère après l’avoir remercié et je me dirige vers l’arrivée tout en serrant les dents à nouveau car j’ai bien mal. Petit cafouillage dans Chantilly et à 500m de l’arrivée, je me pisse à nouveau dessus, c’est à peu près la sixième fois depuis qu’il s’est mis à pleuvoir, ça permet de se réchauffer un peu.
Je sais c’est dégradant mais après tous ces efforts ça ne me fait rien 😁.
Je suis content d’en terminer, je n’ai pas d’émotions particulières, juste envie d’aller prendre une douche bien chaude et dormir un peu avant de repartir.
Ce qui m’aura le plus étonné dans cette aventure, c’est que mes cotes ne m’ont jamais embêté, même sur les petites sections pavées. Parce qu’au départ, la seule craint que j’avais, c’était de devoir abandonné suite à des douleurs.
Les statistiques de l’épreuve seront à suivre.
Rantamplan
Hello,
un petit point à 9j de mon épreuve.
Ca va bien mieux mais je sens mes cotes en permanence même si je ne suis pas trop gêné, sauf sur route chaotique.
J‘ai toujours le souffle un peu court dans les bosses quand le rythme s’élève.
Par contre pas de soucis sur le plat.
J‘ai terminé ce matin ma dernière "grosse" sortie avec 148 pitons pour 1200m D+.
Sur la dernière semaine, j’ai réussi à faire 466 bornes.
Mais sur le dernier mois je suis très en recul niveau entraînement mais pas le choix.
Désormais place au repos avec samedi une petite centaine de kms.
Je viendrai peut être faire un coucou.
On va croiser les doigts pour que tout se passe bien.
Mon prochain compte rendu sera celui de l’épreuve.
A bientôt,
Stef